Chapitre 4 du deuxième tome "à la conquête de Ronaldo"
Le premier opus est disponible au format numérique : ICI
Bonne lecture !
" Il n’y a pas que du beau dans la tête de l’homme "
4.
Les premières semaines, j’appelais Mag chaque soir quand la villa devenait silencieuse et que l'angoisse de la solitude de la nuit m'étrégnait trop intensément. De la salle informatique ou de ma chambre, je téléphonais. Choix ciblé aucune caméra de surveillance à ces endroits précis...Elles étaient suffisamment nombreuses pour que je m’en méfie, suffisamment imposantes pour que je ne les oublie jamais.
A l’abri de ces yeux numériques braqués constamment sur moi, j’étais ainsi plus tranquille dans certains endroits de la villa, pour conter le récit de mes journées, son rythme, ses contraintes, et surtout la crainte le soir au milieu d’un silence assourdissant que le moindre bruit me faisait sursauter, m’obligeant ainsi à fermer la porte de ma chambre à clef.
Les
premiers jours, Mag voyagea à l’intérieur de la luxueuse
demeure grâce à mon téléphone portable attaché à ma grande écharpe
diaprée, comme un micro cravate - astuce réussie, rien ne s'est jamais vu…Grâce
aux écouteurs bien fixés à mes oreilles, j’entendais Mag s’extasier
devant tant de luxe. Elle compara même toutes les pièces à un
décor hollywoodien des séries américaines dont on était fans absolues. Elle
n’avait jamais vu autant de richesse en un seul lieu.
Cette
grandeur représentait un autre monde, si loin de notre modeste
milieu qui nous servait de décor depuis l’enfance ; il y avait peu
de probabilité qu’on côtoie un jour cet univers.
Pourtant j’étais bien plantée au milieu d’un ciel devenu plein de diamants et j'avais l'impression à chaque fois que je marchais sur la Lune...
Comme Mag, je fus impressionnée les premiers temps ; loin de mes repères, j’eus l’impression de vivre un conte de fées éveillé, avec la certitude que tout deviendrait facile dorénavant, qu’aucune contrainte détruirait mes rêves et qu’il était même possible d’en réaliser un tas, sans être obligée de prier continuellement.
Pourtant j’étais bien plantée au milieu d’un ciel devenu plein de diamants et j'avais l'impression à chaque fois que je marchais sur la Lune...
Comme Mag, je fus impressionnée les premiers temps ; loin de mes repères, j’eus l’impression de vivre un conte de fées éveillé, avec la certitude que tout deviendrait facile dorénavant, qu’aucune contrainte détruirait mes rêves et qu’il était même possible d’en réaliser un tas, sans être obligée de prier continuellement.
Ces visites en appels
vidéos d'une dizaine de minutes ont duré plusieurs
jours – 2500m²
ne se visitent pas en 10 minutes ! Mag
découvrit
jusqu’au
garage
sécurisé des
berlines
endormies
alignées
attendant
leur
sortie fracassante.
Elle
visita
chaque chambre, huit au total, possédant chacune une décoration unique avec salle
de bains privative ; la
mienne avait un
jacuzzi et une douche à l’italienne avec multi
jets…
Chaque
nuit,
je
m’endormais
dans
un
lit big size avec
matelas
à eau sur lequel l’angoisse
de ma
solitude
se
dissipait.
La
tête de lit représentait
une esquisse du 18ième contrastant
ainsi
avec
la
modernité de
certains
bibelots. Sur
un
meuble aux bords lisses biseautés, combinant un style vénitien avec
un design moderne, placé
entre deux immenses fenêtres, j’ai
disposé sur cette coiffeuse, mes
affaires de maquillage
et
quelques
photos
encadrées de mes
proches.
Au
début, je
me suis
surprise à
parler à voix basse aux
photos de ma famille que j’avais pourtant chaque jour au téléphone, ma mère surtout que j'avais de plus en plus de mal, à convaincre de ne pas venir...
Les murs de ma chambre peints d’un rose clair, couleur douce et radieuse produisant un bel éclairage m’apportant une certaine sérénité au fil des jours passants. En revanche, l'impressionnant lustre de fleurs en cristal posait juste au dessus de mon lit m’angoissait, peur de le voir tomber lourdement pendant mon sommeil.
Ma
chambre était la seule à disposer d’un immense dressing. La
première fois que je l’ai vu, je n’ai pu m’empêcher de
pousser un petit cri d’émotion. J’avais certainement
inconsciemment, fait le rapprochement avec la petite armoire de mon
ancienne vie.
Ce
jour là, je me suis lancée
un défi certes un peu
stupide, mais j’en avais des tas des défis un peu
stupides, je me suis jurée de
le remplir au maximum avant de partir, "pour l’après" avais-je
pensé, et juste avant mon départ le photographier comme preuve de mon passage dans cette immense demeure, comme souvenir en prévision de mon retour dans mes murs en loc’.
De
nombreuses
pièces disposaient
d’imposants
miroirs
– je soupçonnais mon cher et tendre de s’y admirer longuement,
narcisse en
mode « je me rassure »
! À la fin, j’étais excédée par mon reflet qui me faisait
parfois
sursauter
! Il
n’était
pas tellement
féru
d’art. Ça
manquait de toiles lui
avais-je
révélé un jour en prenant un ton accusateur
; une
seule peinture trônait dans
la
salle de réception en face d’une cheminée factice. Ce tableau de quelques traits de différentes couleurs ne m’inspira pas ; cette peinture n’était même pas laide, elle représentait
peu de choses. Il y avait bien quelques
photographies suspendues sur les murs de son garage, où on voyait R. poser fièrement aux côtés de ses berlines dévoilant sa passion.
À travers ce décor, j’ai mesuré le fossé entre lui et moi ! On vivait sur la même planète, mais pas dans le même monde ! Celui du Roi était plein d’espace, je ne voyais pas les contraintes, et je pensais naïvement que j’allais accomplir de grandes choses, venir à bout de toutes les lassitudes que procuraient le monde d’où j’étais issue.
Malgré
l’aveuglement des débuts, heureusement, je pris conscience que je
n’étais que de passage dans sa vie. Il
m’a fallu plusieurs semaines pour redescendre sur terre, pour
comprendre que je n’étais qu’une naufragée rescapée, plongée
momentanément dans un univers qui ne m’appartiendrait jamais.
Tout
n’était qu’illusions, et bientôt tout serait qu’un lointain
souvenir ! J’ai compris très vite que le luxe n’efface pas la
solitude, qu’il ne combat rien, ni même l'enfermement, et qu’il faut s’en détacher absolument, suffit juste de le vouloir !
Si j'acceptais le sort tel qu'Il l'avait écrit dans le contrat, il était clair que je repartirai seule avec ma déception...
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