A lire chapitre 3...Merci d'être aussi nombreux pour les aventures du tome 2 "à la conquête de Ronaldo"
Bonne lecture !
"L’amour
est une brume qui s’évapore au crépuscule de la réalité"
3.
Sur le tarmac de l'aéroport, un air froid et sec m'accueillit, un peu plus loin une jeune femme blonde platine habillée à la Nicki Minaj m'attendait...En découvrant l’absence de R., ma joie s’évapora au contact d’une réalité brumeuse et obscure.
Nicki était la cousine de R., à peine plus âgée que moi.
Partie à Paris pour étudier la mode dans l'espoir fou de devenir styliste,
elle était revenue sans diplôme, avec quelques désillusions et
surtout avec un style disons plutôt léger au niveau vêtements, peu
généreuse dans le tissu aux teintes flashy, le tout avec un port de
tête fier et hautain.
Sous ses apparences d’aguicheuse provocatrice se cachait, paraît-il, une sentimentale fleur bleue... Au retour des deux années d’étude qu’elle vécut à un rythme digne d’une « fashion week », elle travaillait maintenant comme coach conseil image de la star ; elle fut désignée comme celle qui accompagnerait mes journées pendant toute la durée du contrat.
Noémie
que j’ai décidé instantanément d’appeler Nicki, sans qu’elle
le sache, parlait un français approximatif avec un accent grasseyant
qui ne m’empêcha pas de comprendre la bonne conduite à adopter. C’est
au volant de son Aston Martin rouge cabriolet qu’elle conduisit
avec nervosité ce jour là, qu’elle me révéla le programme des six
prochains mois ! Immédiatement, Nicki me fit redescendre sur terre.
En l’écoutant, je suis devenue blême et me suis demandé si je
n’allais pas barrer la mention « mère porteuse » au profit de «
mère célibataire » !
Ainsi,
tous les jours de semaine, je voyais débarquer Nicki sans frapper à
9 heures dans ma tanière, une luxueuse villa où je logeais aisément
comme une princesse dans une tour d’ivoire. Elle avait pour mission
de me conduire aux rendez-vous de généralistes, gynéco, kiné
et autres spécialistes dont j’ignorais pour certains jusqu’à
leur existence avant.
Ce
programme chronométré m’autorisait guère de liberté ; et la liberté je la voyais chez les autres, précisément chez ceux que je voyais de la
berline, libres de déambuler dans les rues de la grande
ville. Je les enviais. Au début, je m’imaginais me promener dans ces rues main dans la main avec R. Belle utopie !
Une
fois les rendez-vous de la matinée terminés, je prenais ma pause
déjeuner aux côtés d’une Nicki silencieuse tapotant
frénétiquement sur son portable alternant SMS et selfies, selfies
et SMS. Elle posait bouche ouverte montrant ses tenues serrées - une
tenue différente chaque jour. Pathétique pauvre Nicki, pathétique
! Pensais-je assez souvent. Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu
la moindre conversation, ni d’avoir ri une seule fois avec elle,
d’ailleurs elle me parlait uniquement
pour me donner des ordres qu’elle
formulait en français.
Après
le déjeuner, elle s’évaporait pour laisser la place à une
personne qui heureusement me sauvait du désespoir de la matinée !
C’était la séance que je préférais ; avec lui, j’ai beaucoup
appris.
Durant
deux heures, je me nourrissais de son savoir qu'il me transmettait avec passion. Il me fit beaucoup progresser en
portugais, et
ma fragilité du début ne
devint
qu’un mauvais souvenir à la fin.
J’étais
presque devenue
bilingue grâce
à
lui
qui
me donna même
l’opportunité
d’étudier
de beaux
poèmes - qu’il m’arrivait parfois de citer à R., guère
sensible à la beauté des mots.
Puis
de nouveau une demi heure de pause, avant l’arrivée d’Olga. Du
haut de son mètre quatre-vingts, musclée de la tête aux orteils,
cette séance avait lieu au sous sol de la villa, dans une immense
salle dédiée au sport et à la détente.
Côté
sport, d’impressionnantes machines hyper modernes auraient fait
pâlir les plus férus d’haltérophilie ; Olga les contrôlait avec
une dextérité incroyable en tapotant sur un boîtier gris.
Ces machines
alignées les unes à côté des autres se dressaient comme une
sentinelle ; j’imaginais R. sur l’une de ces machines de guerre.
J’aurai tant aimé le voir transpirer comme un malade jusqu’à
épuisement, et le voir admirer sa musculature, ses triceps, ses biceps dans
l’un de ses miroirs en guise de murs. Cette
pièce était
divisée en
un
espace «sport», l’autre
partie était réservée à
la détente
avec
bar,
canapé, table basse, un peu plus loin billard, juke box.
Puis, il
y avait une porte menant à une pièce où un immense spa enfoui dans
le sol, projetait de multiples lumières de couleurs. Un peu plus
loin un sauna et une douche attenante. Lorsque
ma coach sportive,
Olga,
ne
venait pas,
je
me
prélassais
dans le
spa neuf places, loin des caméras de
surveillance.
Après
la séance de fitness, une nouvelle pause d’un quart
d’heure, avant la prochaine séance. Suzanna, diététicienne en
vogue chez les stars, se déplaçait spécialement pour m’enseigner
l’art de cuisiner pour conserver un poids idéal même pendant la
grossesse. Ensemble nous préparions le repas du soir et celui du
lendemain midi. R. m’interdisait de manger n’importe quoi, n’importe comment,
n’importe quand ! Mon
alimentation était saine, équilibrée, ingurgitée à heure fixe,
contrôlée, pesée comme un sportif de haut niveau. Faire l’impasse
sur mes gâteaux, mon chocolat et toutes ces sucreries dont je
raffolais, me fit perdre un peu la tête… Au début, je restai
silencieuse, je rongeai mon frein. Mais
n’étais-je pas comme les autres femmes enceintes ? D’humeur
inégale, parfois capricieuse avec des envies soudaines
incontrôlables à n'importe quelle heure dans la journée ou la nuit...Ils
ont fini par céder, normal je les ai menacés de ne plus
m’alimenter...
Voilà
mes journées de la semaine, un programme chronométré pour lesquel
il me fut impossible de fuir… Tout ceci s'achevait à 18 heures !
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