mardi 3 septembre 2019

Chapitre 3 en ligne


A lire chapitre 3...Merci d'être aussi nombreux pour les aventures du tome 2 "à la conquête de Ronaldo" 

Bonne lecture  !





"L’amour est une brume qui s’évapore au crépuscule de la réalité"


3.

Sur le tarmac de l'aéroport, un air froid et sec m'accueillit, un peu plus loin une jeune femme blonde platine habillée à la Nicki Minaj m'attendait...En découvrant l’absence de R., ma joie s’évapora au contact d’une réalité brumeuse et obscure. 
Nicki était la cousine de R., à peine plus âgée que moi. 
Partie à Paris pour étudier la mode dans l'espoir fou de devenir styliste, elle était revenue sans diplôme, avec quelques désillusions et surtout avec un style disons plutôt léger au niveau vêtements, peu généreuse dans le tissu aux teintes flashy, le tout avec un port de tête fier et hautain. 
Sous ses apparences d’aguicheuse provocatrice se cachait, paraît-il, une sentimentale fleur bleue... Au retour des deux années d’étude qu’elle vécut à un rythme digne d’une « fashion week », elle travaillait maintenant comme coach conseil image de la star ; elle fut désignée comme celle qui accompagnerait mes journées pendant toute la durée du contrat. 


Noémie que j’ai décidé instantanément d’appeler Nicki, sans qu’elle le sache, parlait un français approximatif avec un accent grasseyant qui ne m’empêcha pas de comprendre la bonne conduite à adopter. C’est au volant de son Aston Martin rouge cabriolet qu’elle conduisit avec nervosité ce jour là, qu’elle me révéla le programme des six prochains mois ! Immédiatement, Nicki me fit redescendre sur terre. En l’écoutant, je suis devenue blême et me suis demandé si je n’allais pas barrer la mention « mère porteuse » au profit de « mère célibataire » !


Ainsi, tous les jours de semaine, je voyais débarquer Nicki sans frapper à 9 heures dans ma tanière, une luxueuse villa où je logeais aisément comme une princesse dans une tour d’ivoire. Elle avait pour mission de me conduire aux rendez-vous de généralistes, gynéco, kiné et autres spécialistes dont j’ignorais pour certains jusqu’à leur existence avant.


Ce programme chronométré m’autorisait guère de liberté ; et la liberté je la voyais chez les autres, précisément chez ceux que je voyais de la berline, libres de déambuler dans les rues de la grande ville. Je les enviais. Au début, je m’imaginais me promener dans ces rues main dans la main avec R. Belle utopie !


Une fois les rendez-vous de la matinée terminés, je prenais ma pause déjeuner aux côtés d’une Nicki silencieuse tapotant frénétiquement sur son portable alternant SMS et selfies, selfies et SMS. Elle posait bouche ouverte montrant ses tenues serrées - une tenue différente chaque jour. Pathétique pauvre Nicki, pathétique ! Pensais-je assez souvent. Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu la moindre conversation, ni d’avoir ri une seule fois avec elle, d’ailleurs elle me parlait uniquement pour me donner des ordres qu’elle formulait en français.
Après le déjeuner, elle s’évaporait pour laisser la place à une personne qui heureusement me sauvait du désespoir de la matinée ! C’était la séance que je préférais ; avec lui, j’ai beaucoup appris.


Durant deux heures, je me nourrissais de son savoir qu'il me transmettait avec passion. Il me fit beaucoup progresser en portugais, et ma fragilité du début ne devint qu’un mauvais souvenir à la fin. J’étais presque devenue bilingue grâce à lui qui me donna même l’opportunité d’étudier de beaux poèmes - qu’il m’arrivait parfois de citer à R., guère sensible à la beauté des mots.


Puis de nouveau une demi heure de pause, avant l’arrivée d’Olga. Du haut de son mètre quatre-vingts, musclée de la tête aux orteils, cette séance avait lieu au sous sol de la villa, dans une immense salle dédiée au sport et à la détente.

Côté sport, d’impressionnantes machines hyper modernes auraient fait pâlir les plus férus d’haltérophilie ; Olga les contrôlait avec une dextérité incroyable en tapotant sur un boîtier gris. 

Ces machines alignées les unes à côté des autres se dressaient comme une sentinelle ; j’imaginais R. sur l’une de ces machines de guerre. J’aurai tant aimé le voir transpirer comme un malade jusqu’à épuisement, et le voir admirer sa musculature, ses triceps, ses biceps dans l’un de ses miroirs en guise de  mursCette pièce était divisée en un espace «sport», l’autre partie était réservée à la détente avec bar, canapé, table basse, un peu plus loin billard, juke box. 

Puis, il y avait une porte menant à une pièce où un immense spa enfoui dans le sol, projetait de multiples lumières de couleurs. Un peu plus loin un sauna et une douche attenante. Lorsque ma coach sportive, Olga, ne venait pas, je me prélassais dans le spa neuf places, loin des caméras de surveillance.


Après la séance de fitness, une nouvelle pause d’un quart d’heure, avant la prochaine séance. Suzanna, diététicienne en vogue chez les stars, se déplaçait spécialement pour m’enseigner l’art de cuisiner pour conserver un poids idéal même pendant la grossesse. Ensemble nous préparions le repas du soir et celui du lendemain midi. R. m’interdisait de manger n’importe quoi, n’importe comment, n’importe quand ! Mon alimentation était saine, équilibrée, ingurgitée à heure fixe, contrôlée, pesée comme un sportif de haut niveau. Faire l’impasse sur mes gâteaux, mon chocolat et toutes ces sucreries dont je raffolais, me fit perdre un peu la tête… Au début, je restai silencieuse, je rongeai mon frein. Mais n’étais-je pas comme les autres femmes enceintes ? D’humeur inégale, parfois capricieuse avec des envies soudaines incontrôlables à n'importe quelle heure dans la journée ou la nuit...Ils ont fini par céder, normal je les ai menacés de ne plus m’alimenter...


Voilà mes journées de la semaine, un programme chronométré pour lesquel il me fut impossible de fuir… Tout ceci s'achevait à 18 heures !




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