vendredi 27 septembre 2019

Chapitre 6

ça continue...
un nouveau chapitre à découvrir
#chapitre 6




"Le temps passe et n’attend personne."


6.



D’autres histoires que me lisait mon professeur, d’autres mots eurent l’effet de me réveiller, d’éveiller mon esprit endormi par l’autorité du roi et de son contrat…La première fois que j'ai lu ces quelques mots, quatre semaines s'étaient déjà écoulées. Rien n’était arrivé comme je l’avais ardemment souhaité. Toujours le même appel téléphonique chronométré imposé à heure fixe, et toujours pas la moindre présence physique de R. Même si sa famille squattait chaque fin de semaine, j’ai très vite compris que mon avenir ne se résumerait jamais en ces quelques mots « ils se marièrent, vécurent heureux, et eurent...» 
Avec Professeur Lopez j’étudiais des auteurs, et parmi les livres qu’il me donnait à lire soit en français soit en portugais, pour combler la solitude du soir venu des débuts, j’ai noté sur mon cahier comme une étudiante studieuse, ce paragraphe qui résonna intensément comme une évidence : 

« Le temps passe et n’attend personne. Toutes les amarres du monde ne sauraient le retenir. Il n’a pas de port d’attache, le temps ; ce n’est qu’un coup de vent qui passe et qui ne se retourne pas

Le déclic est arrivé un soir ; je relisais ces phrases inlassablement depuis quelques minutes ; et elles finirent par produire leur effet, la révélation que j'attendais tant...

Dehors, je me souviens d’une pluie tonitruante, d’un hiver qui jouait les prolongations ; la pluie tombait intensément sur les volets de ma chambre comme un son de tambours annonçant une ère nouvelle !

La mécanique de mon cœur s’étant grippé, il y avait comme un bruit de ferraille à l’intérieur, la sève ne coulait plus dans mes veines pas autant qu’au début disons et ce sont des larmes qui ont roulé sans s’arrêter sur mes joues, ce soir-là, j’ai pris conscience et surtout la décision d’arrêter de me lamenter et de stopper net l'emprise insensée, en trouvant le chemin qui briserait le miroir de cette existence sous contrôle à laquelle j’avais souscrite avec une certaine frivolité. 

Ajouter de nouvelles lignes au contrat est ce que je souhaitais le plus...Je me demande aujourd’hui encore ce que je serai devenue enfermée dans cette demeure si bien ordonnée, avec tous ces doutes et ressentiments...Si je n'avais pas su, si j'avais juste attendu naïvement qu’on vienne me délivrer, personne n'aurait pu le faire à ma place. 


Peut-être aurais-je fini par me soumettre ou devenir folle ? Je ne voulais pas d’un tel destin, encore moins pour mon enfant...D’autant que l'attachement pour cet être grandissait et devenait de plus en plus intense ; l'idée de m'en séparer de moins en moins envisageable...

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