Chapitre 1 " à la conquête de Ronaldo"
Premier chapitre. Bonne lecture !
J’ai
mal au crâne. Ce matin, l’alarme de mon réveil accentue mon état
fébrile. 7h50.
Je suis en retard.
Heureusement,
j’ai prévenu hier ma chef. Elle a répondu qu’elle comprenait,
que trente ans, ça n’arrive qu’une fois dans sa vie, et a ajouté
avec nostalgie « profite, tu verras quand t’auras des enfants !»,
comme si elle prenait soudain conscience qu’elle avait dix ans de
plus que moi. J’avais eu envie de lui répondre : « Moi, j’ai
hâte d’avoir des enfants, si seulement…»
Bref,
j’ai fêté mes trente ans avec mes amies, entre nanas, dans un bar
du centre-ville animé où plein de gens de mon âge, parfois plus
parfois moins, se réunissent pour trinquer à la vie ! Hier, on
s’est fait un peu remarquer mais on est comme ça, on aime quand ça
braille, quand les autres nous mâtent, on aime faire les folles…Et
puis si un mec pouvait me repérer...
Eh
oui ! je suis encore cé-li-ba-tai-re. Pour tout vous dire, j’ai eu
un mec pendant cinq ans, j'ai cru que c'était l'homme de ma vie, ma
grande histoire d'amour, mais l’an dernier il a eu la crise de la
trentaine (je sais, généralement ça arrive à quarante ou
cinquante, le mien était précoce !) …
Il
s’est cassé avec une collègue, enfin une stagiaire bien mieux
gaulée, plus grande et fine et surtout plus jeune ! Elle a vingt
ans, enfin maintenant vingt et un…
Comment aurais-je pu rivaliser ?
ça m’a fait un choc quand je l’ai appris. Mon monde perso s’est
écroulé, mes projets de maison avec jardin, de bébés, de plan
d’épargne logement, de vie à deux à roucouler pour l’éternité,
de la retraite qu’on aurait pu vivre ensemble, à toute cette
normalité à laquelle j’aspirais fortement. Boulot-apéro-dodo
avec quelques touches de fantaisie par moments pour égayer le
quotidien. Foutaise était le seul mot qui me venait à
l’esprit…Foutaise tout ça !!
Au
départ, j’avais tout fait pour le récupérer, s’il n’avait
pas été aussi catégorique, il serait certainement revenu. Mais
c’était elle, la femme de sa vie, m’avait-il rétorqué sans
hésitation, sans scrupules,
sans la moindre compassion, et moi alors, j’étais quoi ?
Une loque qu’on abandonne sur le bord de la route, bonne seulement
à verser des larmes sur son abandon, sur cette détresse à sens
unique, des larmes inépuisables qui n’ont cessé de se répandre
sur mon visage fatigué…Anéantie, avachie, irrécupérable, pour
moi il n’y avait plus d’issue, la vie sans lui sonnait la fin de
la mienne…
Ça
fait maintenant un an. Je n'ai pas vraiment encore fait mon deuil. Je
commence à peine à regarder les mecs, je me surprends en train de
les observer d’un œil gourmand, même si je conserve toujours une
arrière-pensée d’amertume, j'ai l’impression que ce sont tous
des chacals, sûrement que ça doit se voir, mon regard trahit mon
état d’esprit faisant ainsi fuir tous ceux qui tentent de
m’approcher…
Un an d’abstinence, aucun PCR (Plan Cul Régulier)
rien, ce n'est pas si facile à vivre au quotidien …
Depuis
quelques temps, mes amies veulent m’aider à remédier au problème
qui me fait a priori louper de belles opportunités.
Elles sont
gentilles, mes amies, elles me répètent que je suis belle comme un
cœur, mes yeux noisette de vert dispersé comme dans un ciel étoilé
et mes cheveux châtains ondulés souvent lissés me donnent un air
parfois fatal, et pour mes rondeurs, ce n’est pas grave car il
paraît que les mecs adorent les formes, les voluptueuses à celles
qui ont la peau sur les os, et il paraîtrait même que les grosses
sont plus sympas…
Pour
les quelques kilos en trop, il suffirait de m’inscrire dans une
salle de sport ou d’arrêter de bouffer chez ma mère tous les
dimanches...
Toujours
est-il que j’ai de la chance d’avoir des amies avec lesquelles
discuter de mes problèmes, de nos problèmes tout en continuant à
prendre du bon temps, libres et insouciantes. On aime se réunir, ça
m’a fait un bien fou après ma séparation avec mon jules, pour
oublier que la vie ne se résume pas finalement qu’au
boulot-métro-dodo.
Je
les aime bien, j’ai passé un super moment avec elles pour fêter
mes trente ans qui marquent pour moi une nouvelle étape dans ma vie
de jeune femme dont les certitudes se sont écroulées l’an
dernier. On a fait la fête, pas tard, jusqu'à une heure du mat’.
On a toutes un boulot ou un mec.
On
va se rattraper ce week-end m’a lancé ma meilleure amie, Magali
qui s’est mariée l’an dernier. La chanceuse, c’était un mois
avant que mon mec me largue…
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