mardi 30 août 2016

Chapitre 1 " à la conquête de Ronaldo"

Premier chapitre. Bonne lecture !


J’ai mal au crâne. Ce matin, l’alarme de mon réveil accentue mon état fébrile. 7h50. Je suis en retard.

Heureusement, j’ai prévenu hier ma chef. Elle a répondu qu’elle comprenait, que trente ans, ça n’arrive qu’une fois dans sa vie, et a ajouté avec nostalgie « profite, tu verras quand t’auras des enfants !», comme si elle prenait soudain conscience qu’elle avait dix ans de plus que moi. J’avais eu envie de lui répondre : « Moi, j’ai hâte d’avoir des enfants, si seulement…»


Bref, j’ai fêté mes trente ans avec mes amies, entre nanas, dans un bar du centre-ville animé où plein de gens de mon âge, parfois plus parfois moins, se réunissent pour trinquer à la vie ! Hier, on s’est fait un peu remarquer mais on est comme ça, on aime quand ça braille, quand les autres nous mâtent, on aime faire les folles…Et puis si un mec pouvait me repérer...


Eh oui ! je suis encore cé-li-ba-tai-re. Pour tout vous dire, j’ai eu un mec pendant cinq ans, j'ai cru que c'était l'homme de ma vie, ma grande histoire d'amour, mais l’an dernier il a eu la crise de la trentaine (je sais, généralement ça arrive à quarante ou cinquante, le mien était précoce !) …


Il s’est cassé avec une collègue, enfin une stagiaire bien mieux gaulée, plus grande et fine et surtout plus jeune ! Elle a vingt ans, enfin maintenant vingt et un…

Comment aurais-je pu rivaliser ? ça m’a fait un choc quand je l’ai appris. Mon monde perso s’est écroulé, mes projets de maison avec jardin, de bébés, de plan d’épargne logement, de vie à deux à roucouler pour l’éternité, de la retraite qu’on aurait pu vivre ensemble, à toute cette normalité à laquelle j’aspirais fortement. Boulot-apéro-dodo avec quelques touches de fantaisie par moments pour égayer le quotidien. Foutaise était le seul mot qui me venait à l’esprit…Foutaise tout ça !!


Au départ, j’avais tout fait pour le récupérer, s’il n’avait pas été aussi catégorique, il serait certainement revenu. Mais c’était elle, la femme de sa vie, m’avait-il rétorqué sans hésitation, sans scrupules, sans la moindre compassion, et moi alors, j’étais quoi ? 

Une loque qu’on abandonne sur le bord de la route, bonne seulement à verser des larmes sur son abandon, sur cette détresse à sens unique, des larmes inépuisables qui n’ont cessé de se répandre sur mon visage fatigué…Anéantie, avachie, irrécupérable, pour moi il n’y avait plus d’issue, la vie sans lui sonnait la fin de la mienne…


Ça fait maintenant un an. Je n'ai pas vraiment encore fait mon deuil. Je commence à peine à regarder les mecs, je me surprends en train de les observer d’un œil gourmand, même si je conserve toujours une arrière-pensée d’amertume, j'ai l’impression que ce sont tous des chacals, sûrement que ça doit se voir, mon regard trahit mon état d’esprit faisant ainsi fuir tous ceux qui tentent de m’approcher…

Un an d’abstinence, aucun PCR (Plan Cul Régulier) rien, ce n'est pas si facile à vivre au quotidien …


Depuis quelques temps, mes amies veulent m’aider à remédier au problème qui me fait a priori louper de belles opportunités. 

Elles sont gentilles, mes amies, elles me répètent que je suis belle comme un cœur, mes yeux noisette de vert dispersé comme dans un ciel étoilé et mes cheveux châtains ondulés souvent lissés me donnent un air parfois fatal, et pour mes rondeurs, ce n’est pas grave car il paraît que les mecs adorent les formes, les voluptueuses à celles qui ont la peau sur les os, et il paraîtrait même que les grosses sont plus sympas…


Pour les quelques kilos en trop, il suffirait de m’inscrire dans une salle de sport ou d’arrêter de bouffer chez ma mère tous les dimanches...


Toujours est-il que j’ai de la chance d’avoir des amies avec lesquelles discuter de mes problèmes, de nos problèmes tout en continuant à prendre du bon temps, libres et insouciantes. On aime se réunir, ça m’a fait un bien fou après ma séparation avec mon jules, pour oublier que la vie ne se résume pas finalement qu’au boulot-métro-dodo.


Je les aime bien, j’ai passé un super moment avec elles pour fêter mes trente ans qui marquent pour moi une nouvelle étape dans ma vie de jeune femme dont les certitudes se sont écroulées l’an dernier. On a fait la fête, pas tard, jusqu'à une heure du mat’. On a toutes un boulot ou un mec.


On va se rattraper ce week-end m’a lancé ma meilleure amie, Magali qui s’est mariée l’an dernier. La chanceuse, c’était un mois avant que mon mec me largue…

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