mercredi 2 mars 2022

Chapitre 8 "Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance"

 

J-28

  

            Mes recherches s'intensifient, je ne peux m'empêcher de vouloir trouver une mission plus intéressante, un salaire plus généreux, une autonomie plus grande, des horaires plus libres sans contraintes sans surveillance bien mieux que la précédente. Je rêve évidemment.

L'époque actuelle compte des fermetures d'entreprises, des démissions, des licenciements. Les entreprises délocalisent, font faillite, renaissent avec des sièges sociaux dans d'autres pays, des pays lointains sous développés. De nouvelles victimes s'accumulent...L'humain devient une sorte d'esclave avec des chaînes invisibles, mais toujours inspirées des droits de l'homme.

À l’instant où j'écris ses lignes, même si j'ai choisi d'être Emplologue six mois sur douze, ce «métier» devient pénible à porter. Les trouvailles sont si rares...

Pourquoi vouloir changer les choses alors que les jeux sont faits d'avance par des hommes de pouvoir qui alimentent le système poussant les autres à se caler dans un divan aussi profond qu’un tombeau?

Pour ceux qui n’ont jamais eu le statut d'Emplologue, je suis une sorte d’OVNI. Il y a de l'emploi, affirme celui ou celle qui gardent leur place, je manquerai tout simplement de bonne volonté...

J'avoue sans mal qu'il m'est difficile d'imaginer de garder à vie un poste au contenu peu enthousiasmant, m’autorisant des pauses devant une machine sortant un café insipide.

L'arrêt fait oublier l'ennui, et la répétition de l'ennui. Il réconforte. Il accorde à mon esprit une pause plus importante que celle qu’imposent les congés payés.

Pourquoi devrais-je rencontré chaque jour des collègues désabusés, fatigués, arborés des mines stressés par les contraintes, les objectifs, les résultats imposés, les défaites, l'ennui? Pourquoi devrais-je rester aux côtés de gens qui n’ont presque rien à raconter, qui n’ont jamais rien bâti, créé, inventé?

Bien sûr, il y a ceux qui n'ont pas le choix, ceux qui veulent avoir un lien social, ceux qui sont passionnés. Un poste de bureau ne passionnera jamais à vie. C'est impossible.

Est-il plus heureux, plus intelligent, plus courageux l'employé qui reste toute sa vie à la même place?

Un jour peut-être, il connaîtra le verbe «virer» au présent. Ce verbe qu'il aura tant voulu éviter, jusqu'à en oublier la concurrence fabriquée par des petites mains beaucoup plus nerveuses et laborieuses que les siennes.

Ses mains manipulées par des actionnaires anonymes qui trouveront tôt ou tard une machine plus rentable, un robot moins bruyant pour les remplacer toutes définitivement...

Il deviendra alors Emplologue, et prendra le train à destination d'une terre précaire...Il sera comme ceux qui lui arrivait de critiquer.

Pour moi Emplologue rime avec liberté, même si le statut ne me permet pas d’aller très loin, trop longtemps...

Parfois j'arrive à glisser de belles aventures qui sonnent le glas d’une liberté chèrement payée...Une revanche d’exploitée contre l’exploiteur, en apparence. Je sais qui finit par gagner!

Ceux qui n’ont pas la force de travailler comme des aliénés toute l'année devraient être considérés comme porteur de liberté, et devraient obtenir un prix comme celui du Nobel.

La société qualifie l'Emplologue d'instable, pire de feignant, cependant j'avoue sans mal, être en harmonie lorsque j'arrête de travailler comme une esclave avec un paie où l'horizon se limite au lendemain.

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